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Près de 80% des parents mettent une tétine à leurs enfants dès le plus jeune âge, et la plupart du temps, pour répondre à des pleurs ou à des difficultés d’endormissement. C’est LA solution la plus utilisée ! Et nous sommes trop nombreux à ne pas connaître les nombreux effets indésirables sur la santé physique et mentale des enfants. Voici une synthèse d’informations qui apportera des réponses à ce sujet et qui vous apportera d’autres solutions :

* Besoin de succion :
– Le besoin de succion chez l’enfant est présent jusqu’à 6 mois. Si l’enfant est allaité jusqu’à 6-7 mois, il aurait normalement pas besoin de prendre une tétine, car la succion au sein suffit en général à stimuler ce réflexe.
– Si un bébé n’est pas allaité, il peut avoir besoin d’activer ce réflexe, et dans ce cas c’est en effet une option de lui donner par moment une tétine, à raison de 3h-4h maximum dans une journée de 24h et ce jusqu’à 6-7 mois, mais pas avant 1 mois.

* Conséquences de la tétine/pouce sur la dentition :
– Mettre une tétine ou mettre ses doigts dans sa bouche, peut générer une déformation dentaire et un palais étroit :
. Les fosses nasales vont moins travailler car les enfants respirent par la bouche et du coup elles vont moins bien se développer car le massif supérieur sera plus étroit. Et la respiration sera moins bonne. Le cerveau ne recevra plus de manière aussi efficace l’oxygène.
. Les dents de devant risquent de ne plus se toucher car elles lutent pour laisser place à la tétine, et cela forme une béance (un trou)
– 1/4 des patients traités par les orthodontistes sont des anciens adeptes du pouce et de la tétine

* Conséquences de la tétine/pouce sur le sommeil :
– Quand en bébé ou un enfant s’endort avec une tétine ou le doigt dans la bouche, il va, une bonne partie de la nuit, téter sa tétine ou son doigt. Ceci va faire que le cerveau ne se repose jamais complètement, et du coup le sommeil ne peut pas être réellement profond, donc récupérateur. Du coup l’enfant est plus irritable le lendemain, car il lui manque du sommeil, et il va réclamer encore plus la tétine pour chercher à s’apaiser lorsqu’il sera fatigué ou lorsqu’il ressentira des émotions. C’est un cercle vicieux dans lequel l’enfant n’arrivera pas à sortir si vous ne l’aidez pas (voir comment plus bas).

* Conséquences de la tétine/pouce sur le langage
– Comme la langue va mal se placer, tous les sons et les lettres sifflés peuvent être difficile à prononcer.
– Des orthophonistes et pédiatres constatent chez ces enfants qui utilisent régulièrement une tétine ou leur doigt, un retard de langage et des difficultés à s’exprimer et à partager ce qu’ils ressentent.

* Conséquences de la tétine/pouce sur le développement de l’empathie :
– Une étude a proposé à la moitié des spectateurs de regarder une émission de TV en mettant un crayon dans leur bouche à l’horizontal (donc bouche en forme de sourire) et l’autre moitié devait mettre le crayon à la verticale dans leur bouche (donc bouche fermée). Le 1er groupe ayant regardé l’émission avec la bouche activant le sourire a apprécié l’émission et l’autre groupe ne l’a pas apprécié. Le fait d’activer la mâchoire et les zygomatiques, activent les émotions et les capacités d’empathie. Quand un enfant porte la tétine, il se trouve dans la situation du 2ème groupe. C’est à dire que s’il ressent une émotion (colère, joie, tristesse), il ne va pas ouvrir la bouche pour exprimer son émotion sinon il va faire tomber sa tétine. Donc, cela peut l’amener progressivement à être de plus en plus coupé de ses émotions et des émotions des autres (empathie).
– Vous trouverez sur cette page d’autres façons dont nous compromettons le développement de l’empathie chez les enfants : https://www.oummi-materne.com/5-facons-dont-nous-compromettons-le-developpement-de-lempathie-chez-les-enfants

* Conséquences de la tétine/pouce sur les dépendances
– Un enfant a qui nous mettons une tétine systématiquement dès qu’il pleure peut développer une addiction à mettre systématiquement quelque chose à sa bouche dès qu’il ressent une émotion/une frustration. 
– A l’adolescence et à l’âge adulte, il sera plus à même de développer « des automatismes de contrôle » comme le fait de : ronger ses ongles, de fumer, de boire pour éteindre les émotions qui pourraient l’envahir.

* Comment s’en passer ? Comment trouver d’autres moyens d’apaisement que la succion ou le pouce ?
– Accompagnez-les à gérer leurs émotions, et ils n’auront pas ou peu besoin de trouver des « automatismes de contrôle » (tel que le pouce, la tétine, et tout ce qui pourra rentrer dans leur bouche en tant qu’enfant, adolescent ou adulte pour les rassurer). Pour cela, il existe plusieurs outils éducatifs pour accompagner les enfants à gérer leurs émotions.

En voici quelques-uns, sachant qu’il en existe bien d’autres : 

Pour les bébés jusqu’à 5-6 ans : vous pouvez utiliser « la décharge émotionnelle » : Un bébé peut pleurer car il a des besoins physiologiques : la faim, le besoin d’être changé, trop chaud/froid, besoin de sommeil, etc. mais aussi et la plupart du temps, car il ressent des ÉMOTIONS. Beaucoup de spécialistes donnent comme explication aux pleurs des bébés ces fameuses coliques. Il se trouve qu’environ 90% des coliques seraient d’origine émotionnelle. C’est à dire que si les enfants ne se sentent pas entendu dans les émotions, qu’ils expriment à travers leurs pleurs, et bien cela pourrait leur générer des mots de ventre. Ou tout simplement les amener à pleurer pour les exprimer. Nous savons aujourd’hui que notre 2ème cerveau est notre ventre. Et que si nous sommes stressés car nous ressentons une forte émotion que nous n’arrivons pas à gérer, nous pouvons avoir mal au ventre. Et bien il en de même pour les nourrissons, les bébés et les enfants. « La décharge émotionnelle » est une manière d’accompagner l’enfant à se libérer de son émotion en le prenant dans les bras, sans chercher particulièrement à le bercer et à le consoler. Nous l’écoutons « décharger ses émotions » en lui apportant un soutien physique qui lui permettra de libérer son émotion. Une bonne décharge émotionnelle peut durer en moyenne 15 minutes. Alors, respirez un bon coup, posez-vous calmement dans une pièce, asseyez-vous de préférence, et prenez votre enfant dans vos bras ou sur vos genoux. Ce soutien et cette présence physique va lui permettre de ne pas avoir à gérer son corps pendant la décharge afin qu’il se concentre uniquement sur l’émotion qui est à évacuer. La plupart des enfants à qui nous apprenons à libérer leurs émotions développerons avec l’âge une capacité à mieux les gérer, sans avoir besoin de développer des automatismes de contrôle. Aletha Solter, auteure de nombreux livres comme « Pleurs et Colères des enfants et des bébés« , comme vous expliquera plus en détails tous les bienfaits de cette décharge émotionnelle : http://www.awareparenting.com/pleurs.htm

Pour les enfants de 3 ans à + : vous pouvez utiliser « la reformulation » et « l’écoute active » : Si vous dites à un enfant qu’il n’a plus besoin de sa tétine, alors il se peut qu’il exprime fortement ses émotions. Et en prenant le temps de l’écouter, de reformuler ce qu’il ressent, cela lui permettra de l’accepter et de passer au-delà de son émotion, pour retrouver un état d’apaisement. Ce qui reste important est de trouver l’origine de l’émotion qui cache souvent un besoin. Avec un enfant qui peut se sentir frustré de ne pas avoir un bonbon, et qui exprimerait de la colère, nous pouvons l’accompagner en lui disant que l’on voit qu’il a très envie de ce bonbon, que cela lui ferait très plaisir de l’avoir tout de suite et de le manger. Et que l’on comprend qu’il a en a très envie. Nous pouvons aussi utiliser l’imaginaire, en lui proposant de grossir son envie, en lui demandant s’il n’en voudrait pas finalement un gros paquet, énorme comme la maison et qu’il pourrait manger tout d’un coup, etc. Tout ceci dans l’idée de ne pas répondre à son envie, mais d’écouter son envie. Ce n’est pas parce qu’un enfant nous dit qu’il veut quelque chose, qu’il en a besoin. Il peut en avoir très envie, et imaginer l’avoir, mais cela reste une envie et non un réel un besoin qu’il faut prendre le temps d’écouter. A partir du moment ou l’enfant est capable de mettre des mots sur ce qu’il pense et sur ce qu’il ressent, c’est à vous de l’accompagner en mettant des mots sur ce qui a pu déclencher cette émotion. Et lui donner la tétine, ou lui permettre de la prendre, ne va pas l’aider à lui apprendre à gérer son émotion et ses frustrations. En l’écoutant et en mettant des mots sur ce qu’il ressent et en l’invitant ensuite à ce qu’il mette des mots sur ce qu’il ressent, vous l’aiderez à prendre confiance en lui. Vous trouverez sur cet article plusieurs ressources pour accompagner les émotions de vos enfants en utilisant la reformulation et l’écoute active. Vous trouverez également sur les liens ci-dessous des références pour vous aider à cheminer sur la compréhension et l’accueil des émotions de vos enfants : 

– https://apprendreaeduquer.fr/differencier-emotions-reactions-parasites-decharges-de-stress-chez-enfants
– https://apprendreaeduquer.fr/reagir-aux-oppositions-des-enfants
– https://www.filliozat.net/pleurs-de-bebe

Voici quelques vidéos de spécialistes parlant des effets de la tétine et du pouce sur la santé des enfants

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